La production des matières premières de l’industrie textile
Les matières premières utilisées par l’industrie textile sont multiples. Chacune présente des avantages et des inconvénients, du point de vue écologique, comme du point de vue pratique et économique.
La chimie et la pétrochimie à l’origine des fibres synthétiques
Le nylon, le polyester, l’élasthanne et bien d’autres fibres synthétiques encore sont fabriqués à partir du pétrole. Le polyester représenterait à lui seul 70 % de la production de fibres issues du pétrole. Or, l’extraction puis le raffinage coûtent cher à l’environnement. Le pétrole brut est soumis à plusieurs processus qui entraînent des réactions chimiques. Le gel issu de ce traitement est ensuite étiré pour obtenir des fils de polyester.
L’autre inconvénient majeur des matières synthétiques est leur dégradation progressive due à leur entretien. Chaque fois que vous lavez un vêtement, il s’en échappe des microparticules de plastique. Si elles sont invisibles à l’œil nu, leur capacité de pollution s’avère colossale. Bien que les eaux usées soient traitées par des stations d’épuration, les fibres microscopiques passent au travers des mailles du filet, au sens propre du terme, avant de rejoindre nos océans.
Les micro-organismes et petits animaux marins mangent les microparticules de plastique. Ils sont eux-mêmes avalés par de plus grands animaux, eux-mêmes les proies de plus grands prédateurs, etc. Les résidus de plastique remontent ainsi toute la chaîne alimentaire et se retrouvent en quantités importantes dans les corps des prédateurs ultimes, cétacés, requins et pinnipèdes. On les retrouve également dans les poissons que nous consommons.
Les matières premières végétales
Le coton fait partie des matières premières préférées de l’industrie textile, mais aussi du consommateur. Il est agréable à porter et résistant. L’inconvénient du coton réside dans son besoin excessif d’eau pour sa culture. D’autre part, il est le plus souvent submergé d’engrais et pesticides pour augmenter la productivité d’un champ.
Il existe aujourd’hui une offre de coton bio, plus onéreuse certes, mais dont la culture nécessite moins d’eau et n’utilise pas d’intrants chimiques. Vous pouvez aussi vous tourner vers des matières plus vertueuses comme le lin ou le chanvre. Voilà d’ailleurs une bonne occasion de faire travailler nos agriculteurs, car la France est la première productrice mondiale de lin.
La mode est aussi à la fibre de bois, notamment de bambou, présentée comme plus respectueuse de l’environnement. Toutefois, elle consomme aussi beaucoup d’eau. D’autre part, il faut distinguer les cultures vertueuses qui respectent l’équilibre de la nature et les ravages faits dans certains pays où l’industrie n’est pas contrôlée. Les forêts sont rasées sans prendre en compte la faune qui y vit et n’est pas replantée, ce qui engendre un déséquilibre de l’écosystème.
Les matières premières animales
Les matières animales sont historiquement les premières que nous ayons exploitées, rappelez-vous nos ancêtres qui s’habillaient de peau de bêtes !
Outre la peau qui nous sert toujours pour fabriquer les pièces de cuir, nous exploitons la laine de diverses espèces : moutons, chèvres ou alpagas, entre autres. Nous utilisons également la production animale avec la soie issue de la sécrétion des chenilles.
Les élevages intensifs sont polluants et sont surtout préjudiciables pour les animaux. Il est préférable de se tourner vers des petits producteurs respectueux des animaux. Fatalement, leurs coûts de production sont plus élevés, mais le bien-être animal est préservé.
La fabrication des vêtements
Quelle que soit l’origine des fibres, la fabrication des vêtements nécessite beaucoup d’énergie, ainsi que de produits chimiques. Les fibres naturelles par exemple peuvent être traitées au chlore pour leur blanchiment. Les matières premières sont ensuite teintes artificiellement.
Une fois la fibre conditionnée sous forme de fil, elle passe au travers de machines industrielles polluantes pour son tissage. Les finitions qui permettent d’aboutir au produit fini demandent encore de l’énergie, ainsi que d’autres matières premières : boutons en plastique, accessoires divers, fermetures éclair, etc.
Enfin, le traitement des eaux est également énergivore. En outre, n’étant pas parfait, les rejets des usines participent à la pollution de nos océans.
Le conditionnement et les transports
Le conditionnement utilise un volume colossal de carton et de plastique. Par ailleurs, notre industrie textile ayant depuis longtemps été délocalisée dans des pays lointains, nos vêtements sont acheminés par camions, avions ou cargos dont les effets apparaissent délétères sur l’environnement.
La désindustrialisation de la France entraîne quelques aberrations à propos desquelles il serait sage de réfléchir ! L’exemple du lin est emblématique de cette folie : une graine de lin cultivée en France traverse la moitié de la planète pour être traitée dans des usines asiatiques, avant de revenir sur nos étals.
Nous assistons fort heureusement à une prise de conscience qui incite les entrepreneurs à trouver des solutions nationales. Toutefois, leur combat est loin d’être gagné, car nos coûts de production apparaissent démesurés par rapport aux autres pays.
Une production toujours en hausse
Le vêtement était à l’origine uniquement utilitaire, puis sont venues les modes qui ont naturellement fait augmenter les productions. La mondialisation et la baisse des coûts présentés comme une aubaine pour le consommateur a malheureusement créé un cercle vicieux dont il est difficile de s’extirper. En effet, la production de vêtements à très bas coût incite les gens à acheter davantage. S’agissant généralement de vêtements bas de gamme, ils ne résistent pas aux lavages. Ils passent rapidement à la poubelle, car ils ne sont pas recyclables, leur qualité n’étant même pas suffisante pour s’en servir de torchon ! Ce très court cycle de vie appelle à de nouveaux achats et boucle la boucle.
Il faut aussi compter avec la population qui ne cesse de croître, engendrant des besoins vestimentaires supplémentaires. Enfin, les niveaux de vie de certains pays fortement peuplés — la Chine et l’Inde en tête — sont en augmentation constante. Leurs habitants adoptent des habitudes de consommation qui font encore croître les ventes.
Le recyclage, pas vraiment une solution
Le recyclage n’est pas si vertueux qu’on veut nous le faire croire. Il faut collecter les vêtements, les trier, les acheminer au centre de recyclage, utiliser des machines énergivores, puis refabriquer. L’ensemble de ces actions consomme et pollue.
Comment devenir un consommateur plus vertueux ?
Nous devons utiliser notre pouvoir de consommateur pour réduire les retombées de l’industrie textile sur l’environnement.
Choisir des vêtements dont la production est plus vertueuse
Il est préférable d’acheter des vêtements dont la production est plus vertueuse. Nul doute qu’ils seront un peu plus chers que les articles bas de gamme, mais ils durent plus longtemps et demeurent en meilleur état.
Les acheteurs compulsifs doivent aussi s’interroger sur l’état de leurs placards et penderies qui débordent.
La location ou vente de seconde main
Toutes ces raisons nous invitent à réduire notre consommation textile. Un vêtement est fait pour durer. Pour les tout petits qui n’ont pas le temps de les user avant de s’y sentir étriqués en raison de leur croissance, l’achat d’occasion et la location constituent les meilleures solutions.
Les sites de location et vente de vêtements d’occasion pour les nourrissons présentent l’avantage de réunir les vendeurs et les acheteurs. Vous échangez avec des personnes qui ont les mêmes aspirations que vous et les mêmes besoins… à quelques tailles près.
Outre l’intérêt d’un point de vue écologique, la location ou l’achat de seconde main vous permet de réaliser des économies conséquentes. Enfin, lorsque vous devez acheter un habit et que votre budget est serré, vous attendez le plus longtemps possible, parfois au détriment du confort de votre enfant. Vous ne vous posez plus la question avec des vêtements d’occasion.